Les marques corporelles

            Une marque corporelle est un dessin, une tache, un signe particulier, une empreinte, ou un objet qu’une personne porte sur son corps, le plus souvent sur sa peau. Elle peut être naturelle, une tache de naissance ou cela peut être : la cicatrice d’une plaie, d’une intervention chirurgicale ou d’une brûlure, etc.

Vue les différentes techniques de marquage, le mot marque peut aussi être compris comme étant une modification volontaire, artificielle et contrôlée. Une marque est aussi un trait distinctif, un indice qui révèle et atteste quelque chose. Un élément de distinction, de reconnaissance et d’appartenance. La marque peut être faite avec de l’encre, du métal, de la cendre, du plastique, etc.  

Ce mot a plusieurs synonymes tel que : cicatrice, empreinte, meurtrissure, sceau, tache, stigmate, timbre, cachet, chiffre, trace, etc.

Les marques peuvent être apposées sur différentes parties du corps, généralement, c’est sur la peau de l’homme et sur d’autres organes tels que la langue, le nez, les oreilles, les parties intimes, l’intérieur des lèvres, les dents, l’intérieur des yeux, etc.

Plusieurs instruments peuvent servir pour le marquage, il y a les épines, les aiguilles, le fer rouge, le sceau ou le cachet (tampon en métal ou en caoutchouc portant en relief le nom ou la position sociale de son possesseur), le laser, le bistouri, etc…

Les techniques de marquage corporel

1. Le tatouage, c’est un dessin réalisé par injection d’encre dans le derme.

2. Le piercing, c’est une perforation de la peau pour y inclure un bijou, un anneau ou une petite barre.

3. Le stretching, c’est un élargissement du la perforation du piercing pour y introduire une pièce plus volumineuse.

 4. Les scarifications ou le cutting, ce sont des blessures ou des incisions assez profondes sous forme de figures géométriques faites avec un bistouri ou un objet tranchant. La blessure ou l’incision est ensuite frottée avec de la cendre chaude (ou d’autres produits selon les différentes procédures) pour produire des cicatrices en forme de creux ou de relief sur la peau.

5. Le branding, consiste à faire des tracés avec le fer rouge ou le laser.

6. Les implants sous cutanées, c’est une incrustation des formes ou d’objets en relief sous la peau.

Les marques dans quelques cultures

Dans l’Athènes antique, les marques corporelles telles que les tatouages servaient au marquage des esclaves, qui avaient le front apposé d’une chouette (oiseau) ou d’un vaisseau de guerre.

Les romains inscrivaient sur un esclave, entre ses deux yeux, la première lettre du nom du maître auquel il appartenait. Ces marques agissaient comme éléments d’identification des esclaves ainsi que des prisonniers, car ceux-ci devaient rester reconnaissables en tout lieu. La marque était le signe d’appartenance à un maître. Les romains marquaient les soldats à la main et les esclaves au front.

Pendant la deuxième guerre, les nazis apposaient le numéro matricule sur l’avant-bras du détenu, et les soldats de la waffen-ss inscrivaient leur groupe sanguin sur la face inférieur de leur biceps et ils appelaient cette inscription « la marque de Caïn ». Les romains marquaient les soldats à la main et les esclaves au front».

Plusieurs tribus dans le monde, avaient leurs propres tatouages servant de signe de distinction et d’appartenance au groupe. Certain tatouage était infligé en signe de punition afin de s’assurer que l’individu ne pouvait pas de son vivant dissimuler certains actes commis à l’encontre de la société.

 En Asie du sud-est, le tatouage magique appelé yantra ou sakyant, était censé communiquer des pouvoirs de protection et de bénédiction à celui qui le portait.

En République Démocratique du Congo, il y a le nzoloko, ce sont des petites cicatrices qui restent après un traitement à base de feuille. La mixture thérapeutique est appliqué sur des petites incisions faite sur les tempes, le front, ou à côté du nez.

Les marques dans la Bible

En Genèse 4.15 : l’Eternel mit un signe sur Caïn, pour que personne ne puisse le tuer. La précision n’est pas donnée sur ce signe mais nous savons seulement que c’était un signe distinctif  bien visible, qu’il ne pouvait pas cacher.

Dieu avait interdit à la nation d’Israël de faire comme les peuples environnants. Donc, les incisions étaient interdites par la loi ainsi que les figures sur la peau, il semblerait que c’était une pratique courante pour les funérailles (Lévitique19.28 ; Deutéronome 14 .1-2). C’était la coutume des peuples idolâtre de se faire des incisions pour leur idole. Lorsque le prophète Elie défia les prophètes de Baal, ceux-ci se firent des incisions selon leur coutume (1Rois18.28).        

La marque des clous sur les mains et les pieds de Jésus (Jean 20.25-28). Les cicatrices de Jésus étaient des signes attestant sa crucifixion, des signes qui attestent sa souffrance. Qu’il était bien mort et ressuscité, le même qui était sur la croix, le même qui avait été enseveli, le même qui était ressuscité, le même qui était monté au ciel. Lorsque Thomas a vu la marque des clous, il a cru. L’apôtre Paul dit porter les marques de Jésus-Christ (Ga 6.17), des cicatrices de la souffrance à cause de l’Evangile. Un signe de son appartenance a Christ. Il reçut des juifs quarante coups moins un, et il a été plusieurs fois battu de verges (2Corinthiens11.23-25). 

La marque de Dieu pour ceux qui croient en lui et un élément d’appartenance, d’identification et de protection. Le croyant est marqué, dans la nouvelle alliance, du sceau de l’Esprit (Ep 1.13). Le sceau est un cachet d’identification qui était apposé sur une lettre ou tout document pour le sécuriser et certifier de son authenticité. Le sceau de Dieu qui est une marque intérieure. C’est aussi le reflet de l’œuvre transformatrice opérée par le Christ. Ceux qui portent la marque de Christ qu’elle soit visible ou non sont ça propriété. Le chrétien appartient à Dieu, il est marqué de son sceau, scellé par le Saint-Esprit (Ep 1.13 ; Ro 4.11 ; 2Cor 1.22 ; Ep 4.30) par conséquent, il est appelé à s’abstenir des pratiques qui l’exposent à des influences maléfiques.

La marque de Dieu sur ses enfants est un signe de protection. Un ange cria d’une voix forte : « Ne faites pas du mal à la terre et à la mer…jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » (Apocalypse 7.3 9). La Bible parle de ces 144.000 serviteurs qui a cette époque-là, porteront la marque de Dieu sur leurs fronts. Un autre exemple est celui des hommes pendant le temps de la colère de l’agneau, il sera répandu sur la terre des sauterelles qui feront du mal à ceux qui n’auront pas la marque ou le sceau de Dieu sur leur front (Apocalypse 9.4).

La marque de la bête, le nom de la bête ou le nombre de son nom (Apocalypse 13.16-17). « Un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira lui aussi, du vin de la fureur de Dieu. » (Apocalypse14.9). La marque de la bête est un signe volontaire d’adoration qui sera apposé sur le front ou la main droite des adorateurs de l’image de la bête. La marque signifierait donc que ceux qui la portent sont adorateurs de la bête. Elle ne sera pas quelque chose de subtil, de cachée apposé aux gens sans qu’ils le sachent. C’est le signe des adorateurs de l’image de la bête. Le problème dans cette affaire c’est l’adoration. Chercher à prendre la place de Dieu et être adoré comme lui.  

Le phénomène des marques corporelles  

Actuellement la mode est au marquage : tatouage, piercing, cutting, etc. les marques corporelles s’érigent en phénomène culturel. Les tatouages extravagants, les piercings exagérés expriment un mode de communication séducteur et même agressif impliquant une volonté d’attirer le regard, peut-être même l’expression d’une révolte sociale. La tendance actuelle peut être un besoin d’esthétiser sa présence en osant être différent mais aussi l’expression provocateur d’un message d’anticonformisme.

Dans la plus part des cas, le marquage corporel n’a rien d’anodin car ce qui touche à la peau touche aussi à l’âme humaine et à ses méandres. Certaines de ces pratiques frisent l’indécence. Le tatouage exprime une forte pensée, un état de soi porteur de sens. Aucun marquage ne se fait sans douleur, et sans que le sang ne soit versé. Graver une image sur sa peau peut être une invitation à l’esprit qui se cache derrière l’image. Les marques ont une portée spirituelle car si Dieu lui-même se permet de marquer ceux qui lui appartiennent à plus forte raison les puissances des ténèbres qui imitent les actions de Dieu et en connaissent l’impact spirituel. C’est dire qu’une marque ou un signe, exerce une influence. 

Les dessins de figure de démons, des signes magiques, cabalistiques et ésotériques, des figures de dragons, des têtes de mort, des serpents, des chaines, etc. ne peuvent qu’exercer une influence sur la personne qui les portent. Un fait important à signaler c’est que ces signes sont parfois malicieusement dissimulés sur des objets de notre environnement sur les vêtements, les bijoux, etc. Ce n’est pas un sujet d’inquiétude car nous jouissons de la protection divine mais si le Seigneur nous ouvre les yeux sur une chose que nous avons ou que nous voulons acheter ou porter, alors vaut mieux s’en abstenir.  

La bonne attitude du chrétien

Nous devons rester prudent (Mt 10.16), et sensible aux avertissements du Saint-Esprit qui dans toutes circonstances est présent pour nous guider afin de nous protéger contre des influences démoniaques. Toutes ces marques, les scarifications, etc.  L’engouement, les excès et les philosophies qui se cachent derrière elles doivent être examinés avec prudence et aussi   nous interpeller à demeurer attaché au Seigneur ainsi qu’à la prière car ces choses peuvent aussi nous piéger.

La Bible nous recommande de prendre toutes choses avec action de grâce, de bien gérer notre liberté et de ne rien faire qui soit une occasion de chuter pour les frères dans la foi (1Corintiens 8.9). Le corps du chrétien est le temple du Saint-Esprit (1Corintiens 3.16-17). Le corps c’est le chef d’œuvre de Dieu, nous ne pouvons pas nous permettre de le détruire.   

Le piercing cité plus haut a toujours été pratiqué comme un acte d’embellissement. Les israélites portaient des anneaux d’or aux oreilles (Exode 32.2-3). Et de nos jours, il est en effet très rare de rencontrer une sœur qui n’ai pas les oreilles percées, cela est normal. Mais s’il faut se poinçonner la chair à plusieurs endroits pour y introduire des épingles, des boucles, des aiguilles, des objets plastiques, etc. ; Là nous discernons tout de suite qu’il y a un problème.

 Nous devons faire notre part pour que la protection de Dieu soit effective et évidente dans nos vies, veiller et demander la direction de Dieu pour les moindres détails.

C’est pour plusieurs raisons que le marquage corporel se fait, dans le but d’identifier, d’authentifier et de protéger, de punir, de servir de protection magique. Les marques peuvent être des cicatrices d’une thérapie. Le marquage corporel peut être aussi une recherche d’esthétisation, un caprice de beauté. Le sceau de Dieu, implique sa protection dans nos vies, notre appartenance à Dieu et la certitude d’être enfant de Dieu.

Le chrétien doit rester prudent et veiller à ne pas se faire piéger par ces choses, l’homme prudent voit le mal et se cache (Pr 22.3), notre liberté doit édifier et non nous asservir (1Co 6,12).

Bibliographie

Bible d’Etude MacArthur. Version Louis Second. Genève : Société Biblique, 2006.

Fayard, Sylvain. Le Saint-Esprit : Sa Présence et sa Puissance dans le Croyant et dans l’Eglise. France : Editions Bibles et Publications Chrétiennes, 2005.

Kuen, Alfred. Encyclopédie des Difficultés Bibliques : L’Apocalypse. Vol. 4. Saint-Légier, Suisse : Ed. Emmaüs, 2002.

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