La question du Sabbat

La pratique du sabbat nous intéresse particulièrement parce qu’elle faisait partie de la vie de l’assemblée des enfants d’Israël et qu’actuellement elle peut être sujet à diverses interprétations. Le sabbat fut institué par Dieu lorsque les enfants d’Israël devinrent une nation et il fut toujours observé par les juifs à l’époque du ministère terrestre du Seigneur Jésus-Christ.

Mais notre Maître eût particulièrement des problèmes avec les juifs à cause du respect du sabbat parce qu’Il guérissait les malades et faisait des miracles ce jour-là. Il semblerait qu’entre Jésus et les juifs, il y avait un problème sur la manière d’appréhender ou de comprendre la pensée de Dieu sur le sabbat.

Qu’en est-il pour nous les chrétiens aujourd’hui ? Que nous enseignent les Écritures et quelle doit être notre compréhension sur la question du sabbat ? Devons-nous observer le sabbat tel qu’il fut institué pour la nation d’Israël à l’époque de la loi ou bien devons-nous dans la nouvelle alliance agir différemment ?

Instauration du sabbat

Le jour du repos appelé « sabbat » fut institué officiellement par Dieu. Sa première mention, avec l’obligation de son observance se trouve dans Exode 16. 23-30 : « Demain est le jour du repos, le sabbat consacré à l’Eternel… ».

Dans les dix commandements donnés par Dieu a Moïse pour Israël, le quatrième commandement concerne le sabbat (Exode 20. 8-11) : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier… », l’institution du sabbat y est clairement définie.

Un jour de repos, béni par Dieu et sanctifié. Un jour de culte et d’adoration pour Israël (Lévitique 23. 3) pendant lequel, deux agneaux étaient immolés en plus de l’holocauste perpétuel des jours ordinaires (Nombres 28. 9-10). C’était aussi pendant le sabbat, que les 12 pains de proposition qui se trouvaient dans le lieu saint du tabernacle, étaient changés pour du pain neuf (Lévitique 24. 5-8).

Le sabbat était précédé du jour de la préparation, le vendredi, jour d’accomplissement de toutes les tâches. Le sabbat commençait le vendredi soir et prenait fin le samedi au coucher du soleil.

L’importance du sabbat pour Israël

Dans la relation de Dieu avec la nation d’Israël, le sabbat était important. Dieu lui-même le révèle à Israël au mont Sinaï, quand Il inclut le sabbat dans les dix commandements comme le signe de l’alliance, l’accord entre Lui et son peuple. Afin de rappeler à son peuple qu’il est mis à part pour Lui (Exode 31. 13) : « Vous ne manquerez pas d’observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que Je suis l’Éternel qui vous sanctifie. » L’observance du sabbat faisait d’Israël un peuple différent qui avait l’Éternel pour Dieu.

Le sabbat était une chose sainte, le signe de l’alliance du mont Sinaï. Lorsque Dieu conclut l’alliance avec Noé et sa famille, Il donna l’arc en ciel comme signe de cet accord (Genèse 9.8-17). De même avec Abraham, Dieu fit de la circoncision le signe de l’alliance entre Lui et Abraham ainsi que ses descendants (Genèse 17.9-14). Ainsi de la même manière, nous comprenons le sabbat donné comme signe à Israël pour honorer Dieu, pour l’adorer (Esaïe 56. 6 ; 58. 13. Lévitique 23. 3), pour se rappeler la libération de l’esclavage (Deutéronome 5.12-15) et pour se reposer du travail (Deutéronome 5. 12-15). Moïse associe l’observance du sabbat à la sortie d’Egypte et à l’histoire du salut. Dieu avait rendu possible la liberté de se reposer, se libérant de l’esclavage que pouvait être le travail.

La loi sur l’observance du sabbat

La loi concernant le sabbat était très stricte. La profanation du sabbat, était punie de mort (Nombres 15. 32-35). Il était interdit de travailler le jour du sabbat pour en tirer un profit, de faire du commerce (Néhémie 10. 31), de ramasser du bois et d’allumer un feu (Exode 35. 3), ou de porter des fardeaux. Un jour, dans le désert un homme fut surpris en train de ramasser du bois le jour du sabbat. Il fut emprisonné et ensuite lapidé (Nombres 15.32-36). 

En dehors du septième jour de la semaine, il y avait une période de sabbat qui devait être observée au septième mois, lors des fêtes de l’Eternel. Le 1er jour du septième mois (Lévitique 23. 24-25), le 10ième jour du septième mois (Lévitique 23. 27.32), et à partir du 15ième jour c’était le début de la semaine passée sous les tentes (Lévitique 23. 39-41).

 L’année sabbatique, était observée chaque 7ième année, c’était l’année du repos pour la terre, le travail des champs était interrompu (Lévitique 25.1-7). Après sept sabbats d’années, sept fois sept années (sept cycles d’années sabbatiques), le peuple célébrait le jubilé à la 50ième année (Lévitique 25.8-16). Le jubilé était destiné à publier la liberté. C’était le temps pour les créanciers de relâcher les dettes, et pour l’israélite devenu esclave de recevoir sa libération.

 L’observance du sabbat à l’époque du Nouveau Testament

Dans le Nouveau Testament, les juifs adoraient régulièrement le jour du sabbat (Luc 4. 16). Le respect du sabbat faisait partie des pratiques importantes du Judaïsme. Mais après l’exil, l’observation du sabbat fut empreinte d’un légalisme qui allait jusqu’à l’extrême.

A l’époque de Christ, les pharisiens l’accusaient de violer sans cesse le sabbat, Lui et ses disciples (Matthieu 12. 1-8). Le jour du sabbat, Jésus guérissait les malades et les pharisiens s’opposaient à lui.  

Dans le livre des Actes, il y a quelque mention du sabbat mais toujours en rapport avec les juifs (Actes 13.14 ; 17.2 ; 18.4). Les juifs se réunissaient dans la synagogue le jour du sabbat (Actes 13.14). Les juifs avaient une synagogue à Thessalonique où ils se réunissaient le sabbat (Actes 17. 1-2 ; 18.4).

Dans les épîtres, il y a seulement deux mentions du sabbat, dans Colossiens 2. 16-17 où les sabbats sont : ‘‘L’ombre des choses à venir’’, et dans Hébreux 4.4 qui parle du repos de Dieu.

Le Seigneur Jésus et l’observance du sabbat

Par son attitude à l’égard du sabbat, Jésus enseigne qu’Il est le maître du sabbat et qu’il est permis de faire du bien. Ainsi, Il ne se gênait pas d’accomplir les œuvres de son Père les jours du sabbat. Entre temps, Il s’indignait de l’attitude des scribes et des pharisiens, Il était en même temps outré de l’endurcissement de leur cœur.     

Les jours de sabbat, Jésus enseignait dans la synagogue. Un jour de sabbat, Il laissa ses disciples qui avaient faim, cueillir des épis et en manger (Matthieu 12.1-12). Les pharisiens lui firent alors des reproches : « Voici tes disciples font ce qui n’est pas permis de faire pendant le sabbat ». Mais en réalité, les disciples ne violaient aucune loi car il était permis de manger le jour de sabbat et s’il fallait même arracher des épis pour satisfaire ce besoin, cela était permit (Deutéronome 23.25). Les sacrificateurs aussi faisaient leur service dans le temple le jour du sabbat.   

Le jour du sabbat, Jésus guérit un homme qui se trouvait dans la synagogue à Capernaüm et qui avait la main sèche (Matthieu12.10-13 ; Marc1.21-28), parce qu’il était permis de faire du bien ce jour-là. Il guérit même la belle-mère de Pierre. Il guérit des nombreux malades, et Il chassa des démons et les gens furent délivrés (Marc 1.32-34).       

Lorsqu’il guérit le malade qui se trouvait près de la piscine de Bethesda, les juifs reprochèrent à l’homme guérit de porter son lit le jour du sabbat (Jean 5.1-16). Et lorsqu’ils apprirent que c’était l’œuvre de Jésus, ils cherchèrent à le tuer parce qu’à leur yeux, Jésus violait le sabbat (Jean5.18). Mais plus tard Jésus leur dit : « …pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? »

Lorsque Jésus donna la vue à l’homme aveugle de naissance, les juifs le jugèrent encore très mal : « Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat » dirent-ils (Jean 9.6-34).

Jésus délivre une femme possédé d’un esprit impur qui la rendait infirme depuis dix-huit ans, elle était courbée. Le chef de la synagogue fut indigné de cette délivrance effectuée le jour du sabbat mais Jésus mit à nu son hypocrisie et lui dit : « chacun de vous le jour du sabbat ne détache t’-il pas son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? Et cette femme qui est fille d’Abraham, ne fallait-il pas la détacher de ce lien diabolique le jour du sabbat ? »

Nous constatons que Jésus ne violait pas le sabbat car les actes qu’il posait le jour du sabbat étaient des tâches quotidiennes de la vie de tous les jours que même les pharisiens et les scribes accomplissaient sans que cela constitue des violations de la loi : arracher des épis pour manger, détacher son bœuf, faire du bien, etc.

 Le jour du sabbat, il fallait se rendre disponible pour le service de Dieu. Les sacrificateurs qui travaillaient dans le temple le jour du sabbat ne le violaient pas. Jésus ne fait-il pas de ses disciples des sacrificateurs, une race des élues, un peuple saint ? David devait être inspiré lorsque par nécessité et se trouvant dans le temple, il mangea les pains de propositions que l’on venait de retirer du lieu saint (Matthieu 12. 3-4).               

Signification du sabbat pour les chrétiens

La pratique du sabbat telle que décrite dans l’Ancien Testament nous enseigne que le sabbat était l’ombre de Christ (Colossiens 2. 16-17). Il symbolise le repos voulus par Dieu pour le salut du croyant (Hébreux 4. 3-4), il est la figure du repos que nous avons en Christ par la foi (Hébreux 4. 8-11).

Désormais, l’observation du septième jour plutôt que d’un autre n’a pas d’importance salvatrice, personne n’est jugé ou mis à mort pour cela (Colossiens 2. 16). Le croyant, se repose dès le premier jour de sa conversion du repos reçu à cause de l’œuvre parfaite et achevée sur la croix car ce n’est pas à cause de l’observance d’une loi ou d’un règlement sacré qu’il est sauvé mais à cause de sa foi en Jésus.

Le sabbat était le signe de l’alliance entre Dieu et les juifs (Exode 31. 13.17), (Ézéchiel 20. 12- 20), il était le sceau de Dieu pour l’israélite. Mais dans la nouvelle alliance, c’est le Saint-Esprit qui est le sceau du croyant. Jésus-Christ, notre modèle, était marqué du sceau de Dieu (Jean 6. 27) et non du sceau du sabbat. Il est clairement écrit que le Saint-Esprit déposé dans le cœur du croyant, le scelle pour le salut. (2 Corinthiens 1. 22 ; Éphésiens 1. 13 ; 4. 30). Dans la nouvelle alliance, il n’est nulle part fait mention du sabbat comme signe ou sceau pour les chrétiens. Dans Jean 4. 23-24, les vrais adorateurs sont ceux qui adorent le Père en esprit et en vérité et non ceux qui observent le sabbat.

Dans la nouvelle dispensation, le chrétien n’est pas sauvé par l’observance de la loi (Galates 2. 21). Il n’est pas non plus soumis à la loi (Romains 6. 14 ; 8. 4). Il vit sans la loi, croyant dans la grâce (Romains 5. 2 ; 2 Pierre 3. 18). La grâce de Dieu et le salut ne résultent pas de l’observance de la loi (Romains 6. 14 ; Galates 2. 16). Car la loi avait été donnée pour nous conduire à Christ (Galates 3. 19-25), c’est ainsi qu’avec sa venue, les rites, les cérémonies et les types qui le préfiguraient dans l’Ancien Testament ne sont plus nécessaires pour le chrétien. Donc, le repos du sabbat n’était qu’une figure du repos en Christ. Le chrétien se repose tous les jours en Christ (Matthieu 11. 28) et n’est pas jugé sur l’observance du sabbat auquel il n’est pas soumis (Colossiens 2. 16).

Les dispositions et les préfigurations de la loi sont accomplies dans le sacrifice de Christ (Romains 10. 4). Christ nous donne un commandement nouveau et le plus grand de tous : ‘‘l’amour’’ (Jean 13. 34 ; Matthieu 22. 36-40). Il nous donne une autre loi : la loi de Christ (1 Corinthiens 9. 21) et la loi de la liberté (Jacques 2. 12).

C’est l’alliance du mont Sinaï qui devait avoir pour signe le sabbat. Elle commence par le don de la loi et elle prend fin au moment du sacrifice sanglant de Christ à la croix. La Loi n’est pas une partie de la nouvelle alliance, elle a été donnée pour une période limitée au peuple d’Israël.

Comme nous l’avons vu, chaque alliance avait son signe. L’alliance du mont Sinaï est différente de la nouvelle alliance. Le chrétien de la nouvelle alliance a dans son cœur la loi de la conscience qui est différente de la loi de l’alliance du Sinaï.

Le chrétien et l’observance du sabbat

C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis (Galates 5. 1), les premiers chrétiens ont choisi librement le dimanche pour le repos, l’adoration et la communion fraternelle. Il faut bien un jour conventionnel pour ça, n’est-ce pas ? D’après les commentaires de C.I. Scofield :

Le sabbat est le septième jour de la semaine, [tandis que] le dimanche est le premier [jour]. Le sabbat commémore le repos du Dieu créateur ; le dimanche [commémore] la résurrection de Christ. Le septième jour Dieu se reposa [de l’œuvre de la création], le premier jour, Christ eut une activité constante. Le sabbat commémore une création achevée, le premier jour [de la semaine commémore] une rédemption achevée. Le sabbat est un jour de fête imposée par la loi, [tandis que] le dimanche est un jour d’adoration et de culte volontaire.

Ce qui devait constituer la saine doctrine, Jésus-Christ l’a enseigné à ses disciples et plus tard, l’apôtre Paul reçoit de Dieu une compréhension plus profonde des Écritures (Galates 1. 11-12). Les écrits de Paul contiennent l’interprétation inspirée de l’enseignement et de la morale de Christ. Il est mentionné plusieurs fois que l’apôtre Paul entrait dans la synagogue le jour du sabbat mais pour un but, annoncer le Christ aux juifs.

Avec les chrétiens, Paul se réunissait le premier jour de la semaine pour rompre le pain (Actes 20. 7). Un jour nouveau, un peuple nouveau qui appartient à une nouvelle création (2 Corinthiens 5. 17), un jour commémoratif, un jour de joie et d’adoration (Matthieu 28. 9), un jour de service (Matthieu 28. 10) et de repos spirituel (Hébreux 4. 9-10). Un jour que Jésus a choisi lui-même pour apparaitre à ses disciples (Jean 20. 19. 26) et rompre le pain avec eux (Luc 24. 1. 13. 30-31).

Jésus-Christ après sa mission n’apparut à aucun des juifs qui se réunissait le sabbat dans la synagogue, mais il apparut aux disciples qui se réunissaient le premier jour de la semaine. Pour les chrétiens, rendre un culte à Dieu tous les jours et plus important que de déterminer quel jour de la semaine est saint.

Jésus avant sa mort vivait comme tout juif et il accomplissait certains actes pour ne pas scandaliser le peuple (Matthieu 17. 7). Christ est né sous la loi, il a parfaitement obéi à la loi (Matthieu 17. 5 ; Jean 8. 46), il l’a enseigné aux juifs (Luc 10. 25-37). Par sa mort et sa résurrection, il accomplit (Matthieu 5. 17) ce qu’annonçait le symbolisme du culte et des sacrifices exigés par la loi (Hébreux 9. 11-28), il prit sur lui la malédiction de la loi et il devint par son sang, le médiateur de la nouvelle alliance, celle de la grâce et il établit sa propre loi (Galates 6. 2).

Nous comprenons donc pourquoi Christ observait le sabbat, il n’est donc pas venu pour accomplir par son exemple, l’observance du sabbat, mais il accomplit tout ce que préfigurait les rites et cérémonies religieuses de l’ancien testament. C’est ainsi que les chrétiens ne sont pas tenus à l’observance du sabbat comme les Israélites.

Mais du point de vue physique, l’observance du repos est une exigence pour être en bonne santé, le corps a besoin de se reposer. Il est donc obligatoire d’avoir des temps de repos, une fois au moins chaque semaine.          

En conclusion, le sabbat a été institué à la promulgation de la loi au Sinaï. C’était le signe de l’alliance entre Dieu et la nation d’Israël. La pratique du sabbat telle que décrite dans l’Ancien Testament était l’ombre de Christ, une préfiguration du repos en Christ. Les chrétiens sont le peuple de la nouvelle alliance fondée sur le sacrifice de Christ. Dans la nouvelle alliance, ce qu’il faut faire pour être sauvé, Christ l’a déjà accompli. Celui qui croit en lui, reçoit son repos, ce repos préfiguré dans l’ancienne alliance par le sabbat.

L’Ancien Testament et le Nouveau Testament constituent la parole de Dieu. Nous devons comprendre que nous sommes actuellement dans la nouvelle alliance, la dispensation de la grâce régie par la loi de Christ et que l’Ancien Testament n’est compréhensible, valable et applicable pour nous qu’au travers l’œuvre de Christ. C’est ainsi que nous pourrions comprendre le symbolisme du sabbat et vivre le vrai sabbat de Christ car aussi nous ne sommes plus dans le Judaïsme mais nous sommes dans le Christianisme, la nouvelle doctrine des disciples de Christ (Actes 9.2 ; Actes13.12 ; Actes 17.19).

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