admin LA DȊME : ORIGINES ET PRATIQUES
Introduction
La dîme était d’abord une pratique de l’Ancien Testament faisant partie de la vie du peuple d’Israël. L’Ancien Testament forme une unité avec le Nouveau Testament ce qui implique que l’un ne peut être compris sans l’autre. Certains enseignements de l’Ancien Testament, si pas tous, trouvent leur pleine compréhension dans le Nouveau Testament.
La dîme d’Abraham (Ge 14.17- 20)
Abraham fut la première personne à avoir été inspirée à donner la dîme. Il la donna au sacrificateur du Très-Haut qui était sorti à sa rencontre après sa victoire sur le roi Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui. Ce sacrificateur nommé Melchisédech, roi de Salem, apporta du pain et du vin sans doute pour célébrer avec Abraham la victoire que l’Éternel lui avait accordée. C’est un aspect très important car Melchisédech ne vint pas les mains vides pour rencontrer Abraham, c’était une rencontre du donner et du recevoir.
Le pain et le vin qu’apporta Melchisédech suppose qu’il y eut partage et communion. Abraham revenait d’un combat dans lequel Dieu lui avait donné la victoire. Il avait sans doute besoin de reprendre des forces. Le sacrificateur vînt à lui pour : partager du pain et du vin, célébrer avec lui la victoire en bénissant Dieu. Il lui dit : « Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! »
A l’occasion de cette rencontre bénie, Abraham donna la dîme des richesses qu’il avait arrachées entre les mains des rois qu’il avait combattus. Abraham n’était pas sous la Loi, il donna la dîme à celui qui était au service de Dieu. Il la donna en signe de gratitude envers Dieu. La dîme d’Abraham était un don volontaire de reconnaissance à Dieu pour ses bienfaits. Melchisédech bénit Abraham et celui-ci lui donna la dîme de tout son butin de guerre.
La promesse de Jacob (Ge 28.20-22)
Jacob s’en allait à Charan. Sur la route, il s’endormit dans un lieu qu’il appela par la suite Béthel : La maison de Dieu. S’étant réveillé après avoir fait le songe dans lequel l’Éternel le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Isaac s’était révélé à lui avec, entre autres, la promesse de le ramener dans le pays, Jacob dit : « Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l’Éternel sera mon Dieu ; cette pierre que j’ai dressée comme monument sera la maison de Dieu et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. »
Jacob promet d’être reconnaissant à Dieu. Sa dîme sera donc un acte volontaire pour dire à Dieu qu’il ne veut pas bénéficier des bienfaits de l’Éternel en vain mais qu’il veut lui exprimer sa gratitude en retour. Sa dîme est le feedback de la relation qu’il a avec Dieu, c’est sa réponse à l’amour de Dieu.
La dîme de l’Israélite
C’est dans le livre de l’Exode que nous découvrons la naissance d’Israël en tant que nation, le peuple choisi par Dieu avec qui il développe une relation intime. L’Éternel décide de vivre au milieu de son peuple. Au mont Sinaï, Dieu fait alliance avec Moïse et lui communique la loi qui fera d’Israël un peuple appartenant à Dieu, un peuple consacré. Dieu communique à Moïse le modèle pour la construction du tabernacle et de la tente d’assignation. Et alors Dieu se choisit une famille pour le servir (Ex 28.1) et toute une tribu pour servir dans la tente d’assignation (Nb3.5-10). Il choisit les descendants de Lévi (Deut18.1).
Lévi était le troisième fils de Jacob et de Léa, il donna naissance à trois fils formant au total trois famille : Guerschon, Kehath, et Merari. Amram fils de Kehath prit pour femme Jokébed une lévite aussi et donna naissance à Aaron, Moïse ainsi que Marie (Myriam). La famille d’Aaron fut mise à part pour le sacerdoce.
Les sacrificateurs, Aaron et ses fils (Ex 28. 1), étaient au service de Dieu dans le sacerdoce. Ils étaient mis à part parmi les Lévites. Ils étaient chargés du sanctuaire et de l’autel. Ils offraient les sacrifices et accomplissaient toutes les tâches sacrées du lieu saint : faire brûler le parfum, garder allumé le feu sacré de l’autel, changer les pains de proposition, sonner la trompette, etc. (Nb18.5). Le souverain sacrificateur entrait seul dans le lieu très saint, une fois l’an.
Les lévites furent donnés comme aides aux sacrificateurs pour accomplir les autres tâches de la tente d’assignation (1Chr 23.32). Entre autres le soin et le transport des ustensiles de la tente d’assignation pendant le déplacement dans le désert. Ils représentaient tous les premiers nés d’Israël mis à part pour Dieu. C’est lorsque le tabernacle fut construit ainsi que la tente d’assignation, que le sacerdoce fut institué et que la tribu de Lévi fut mise à part pour le service de la maison de Dieu que fut alors instituée l’obligation de la dîme, des offrandes sacrificielles et rituelles (holocaustes, offrandes végétales, les sacrifices d’actions de grâce, les sacrifices d’expiation, les sacrifices de culpabilité). Les Israélites donnaient aussi des offrandes volontaires.
La dîme de l’Israélite, appelée aussi la dîme de l’Éternel, c’est à dire la dixième part qui appartient à Dieu (la dixième partie qui appartient à l’Éternel) servait à nourrir le Lévite et sa famille, car s’était leur héritage, leur part pour le service dans la tente d’assignation.
La dîme était prélevée sur les récoltes, sur le gros et sur le menu bétail. Elle était une exigence de la Loi et était calculée en termes de pourcentage. Toutes les dîmes étaient prélevées en nature sur le blé battu, le vin, l’huile d’olive et sur le gros et le petit bétail. Elle était obligatoire et devait être donnée selon les règles établies dans la Loi. Le montant total de la dîme donnée par l’Israélite équivalait à plus de 23% de son revenu. L’Israélite devait donner trois sortes de dîmes :
La dîme des lévites appelée aussi la dîme « de l’Éternel », Nombres18.24 : « Je donne comme possession aux Lévites les dîmes que les enfants d’Israël présenteront à l’Éternel par élévation ; c’est pourquoi je dis à leur égard : Ils n’auront point de possession au milieu des enfants d’Israël. »
Celle-ci était présentée régulièrement à l’Éternel par élévation.
La dîme des festivités, Deutéronome14.22-23 : « Tu lèveras la dîme de tout ce que produira ta semence, de ce que rapportera ton champ chaque année. Et tu mangeras devant l’Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira pour y faire résider son nom, la dîme de ton blé, de ton moût et de ton huile ».
Celle-ci était donnée chaque année dans le lieu choisi par l’Éternel pour y faire résider son nom. Le donateur et sa famille, ainsi que le Lévite la partageaient sous forme d’un repas familial. Cette dîme permettait l’exercice de la communion fraternelle.
La dîme des pauvres, Deutéronome 14.28-29 : « Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant la troisième année, et tu la déposeras dans tes portes. Alors viendront le Lévite, qui n’a ni part ni héritage avec toi, l’étranger, l’orphelin et la veuve, qui seront dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tous les travaux que tu entreprendras de tes mains. »
Celle-ci était donnée à la fin de chaque troisième année et permettait au Lévite, à la veuve et l’orphelin, ainsi qu’à l’étranger de bénéficier d’une aide sociale.
La dîme du Lévite
Les Lévites devaient donner la dîme de la dîme aux sacrificateurs qui étaient les seuls exemptés de l’obligation à donner la dîme. Elle était prélevée sur la dîme de l’Éternel.
Nombres 18.26, 28 : «26 Tu parleras aux Lévites, et tu leur diras : Lorsque vous recevrez des enfants d’Israël la dîme que je vous donne de leur part comme votre possession, vous en prélèverez une offrande pour l’Éternel, une dîme de la dîme ;
28C’est ainsi que vous prélèverez une offrande pour l’Éternel sur toutes les dîmes que vous recevrez des enfants d’Israël et vous donnerez au sacrificateur Aaron l’offrande que vous en aurez prélevée pour l’Éternel. »
La dîme de la dîme était offerte aux sacrificateurs (Aaron et ses fils) par les Lévites. C’était leur salaire. Ainsi l’offrande de la dîme était obligatoire parce qu’elle était la part de Dieu pour les Lévites qu’Il devait nourrir.
Conclusion
Comme Abraham le père de la foi, nous donnons la dîme en signe de notre reconnaissance à Dieu pour tous ses bienfaits dans notre vie.
Comme Jacob, la dîme est une promesse que chaque personne qui a la révélation de Dieu et qui a commencé une nouvelle relation avec Dieu doit faire et tenir. Elle est une réponse a l’amour de Dieu.
Comme l’Israélite, la dîme doit être donnée régulièrement pour le service de la maison de Dieu, pour le salaire des Lévites (les serviteurs dans la maison de Dieu), le bien-être dans la maison de Dieu (l’édification des croyants) et l’aide aux pauvres (les œuvres sociales des croyants). La dîme est bénéfique pour toute la communauté.
Sources consultées
Blandeniers, Jacques. Pour une Lecture de l’Ancien Testament à la Lumière de l’Evangile. Suisse : Je Sème, 2011.
Gaillard, Serge. L’Enfant de Dieu, la Dîme et les Offrandes. Edité par l’Association Viens et Vois, 1982.
Goldsworthy, Graeme. Le Royaume Révélé : De l’Ancien Testament à l’Evangile. Italie : Excelsis. 2005.
MacArthur, John. Donner Selon Dieu : La Libéralité en Accord avec la Volonté de Dieu. Belgique : Editeurs de Littérature Biblique. 1994.
Olford, Stephen. La Grace de Donner. Miami, Floride : Vida, 1972.
Ribay, J.M. Dons et Offrandes. France : Centre Chrétien, 2000.
